Un amour interdit
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Un amour interdit
Il y a trois ans, Jeanne, 45 ans a succombé au charme d’un partenaire de travail. Depuis leur premier baiser, cet homme est marié, à la fois son boss et son client, l’obsède au point de rendre toute autre relation impossible.
« Mes missions dans les entreprises qui m’emploient en tant que juriste m’amènent à travailler de longs mois, parfois plusieurs années, avec les mêmes personnes. Ce sont donc à la fois mes clients (puisque je travaille sous contrat pour eux), mes collègues et mes boss.
J’ai rencontré Victor dans ce contexte un peu particulier. Notre premier baiser remonte à trois ans. Quand tout a dérapé, on travaillait ensemble tous les jours. Je savais qu’il était marié. J’avais repéré son alliance. Et avec le temps, il avait commencé à me parler de ses vacances en famille, de ses deux enfants… et des difficultés qu’il rencontrait avec sa femme. Il m’expliquait qu’ils se disputaient constamment et qu’entre eux, plus rien n’était comme avant. A l’époque, pandémie oblige, nous étions majoritairement au télétravail. Je gérais mes dossiers chez moi et, quand nous devions discuter de certains points précis, Victor venait me rejoindre à la maison. Il n’était pas du tout dragueur, mais je ressentais une vraie complicité entre nous. Une nuit, après un dîner entre collègues, il m’a ramenée chez moi. On a parlé deux heures dans la voiture. Mais ce soir-là, je suis rentrée sans qu’il ne se soit rien passé.
Peu de temps après, à l’occasion d’un apéro, les deux membres de mon équipe qui nous accompagnaient sont rentrés après le premier verre. Dans cette entreprise, tout le monde est sympa, mais le flirt entre partenaires de travail est un tabou absolu. On rigole mais ça s’arrête là. Malgré cette règle tacite, on a poursuivi la soirée au resto puis on a fait une balade tout les deux dans la ville déserte. C’est ce soir là qu’il m’a embrassée pour la première fois. Dans la foulée de ce baiser, il m’a avoué qu’il était fou amoureux de moi depuis deux ans. De mon côté, je commençais à avoir des sentiments pour lui. La preuve : j’avais parlé de cette rencontre à ma psy. Entre nous, tout était fluide. Pour la première fois de ma vie, j’avais la sensation de pouvoir être totalement moi-même. Mais c’était aussi la première fois que Victor trompait sa femme. J’ai donc fait en sorte que les choses ne s’emballent pas trop vite. Je n’avais aucune envie qu’il se mette dans une situation difficile par ma faute. Au bureau, il n’était évidemment pas question qu’on laisse deviner quoi que ce soit de notre histoire.
Pour l’un comme pour l’autre, la révélation de cette relation aurait eu des conséquences désastreuses. Comme nous travaillons sur des dossiers compliqués et que je dois défendre mes positions devant les différents collaborateurs de l’entreprise, un rapprochement aurait décrédibilisé mon travail. Quand à lui, il ne pouvait pas se permettre de sortir avec la juriste de la boîte, qu’elle soit free-lance ou pas. Depuis mon arrivée dans l’entreprise, c’est lui qui prolonge mon contrat et valide mes factures. Autant dire que notre love story aurait fait jaser. En tant qu’indépendante, je ne voulais pas courir le risque de perdre mon principal client. Il est arrivé que des collègues ironisent au sujet de notre complicité et nous appellent les amoureux mais sans plus. On a toujours fait en sorte de rester discrets. Je me souviens d’une fois où nous avions planifié une réunion par Teams avec d’autres collègues. Comme Victor était chez moi à ce moment là, nous nous étions installés dans deux pièces séparées. D’un coup, mon chien s’est mis à aboyer. On a eu peur que les autres remarquent que le bruit ne venait pas que de mon PC. Mais une fois encore, on s’en est bien sortis.
Cependant, quatre mois et demi après le début de notre relation, sa femme a tout découvert. Du jour au lendemain, elle l’a mis dehors.
Le jour suivant, Victor m’a dit qu’il avait besoin de temps pour réfléchir. Il s’est isolé, a vu un psy, puis m’a rappelée au bout de plusieurs semaines (qui m’ont semblé une éternité!) pour m’annoncer qu’il allait tout faire pour sauver son couple. En d’autres termes : il mettait un terme à notre relation. J’étais dévastée. J’ai passé les trois mois les plus difficiles de ma vie. Je pleurais tout le temps. On ne se voyait plus de manière intime, mais on se parlait tous les jours par téléphone ou lors de réunions par écrans interposés.
Après chaque meeting, j’étais en larmes. Non seulement, j’avais du chagrin, mais je devais aussi cacher ma tristesse pour éviter d’éveiller les soupçons de nos collaborateurs. En janvier, après un congé de Noël interminable, on a stoppé le télétravail. Du coup, Victor et moi avons recommencé à nous voir régulièrement.
Même si on ne se croise plus que dans un contexte purement professionnel, notre complicité est toujours bien présente. Par exemple, quand on se retrouve ensemble dans l’ascenseur, il me prend dans ses bras, passe une main sous mon t-shirt, m’embrasse dans le cou… Mais jamais sur la bouche. C’est sa décision ; une sorte de limité qu’il s’est fixée. Je sais que cette relation est malsaine. Elle ne me permet pas de me reconstruire. J’ai essayé de l’oublier en acceptant les avances d’un homme avec qui je suis restée quelques mois, mais j’ai fini par rompre. J’ai tout fait pour m’attacher à lui, mais je n’étais par amoureuse.
Le vide que Victor a laissé est très douloureux. Même si je sais que cette situation floue et pleine d’incertitudes va me détruire, je reste sous son charme. J’attends avec impatience chacun de ses messages et les rares moments qu’on passe ensemble. Dans quelques semaines, je saurai si mon contrat dans l’entreprise est prolongé ou non. Si ma mission se termine, on risque de ne plus se voir du tout. D’un point de vue financier, ce n’est évidement pas une bonne nouvelle, mais au fond de moi, sur le plan strictement émotionnel, je sais que c’est la meilleure issue possible.
Je réalise que jusqu’ici, je m’en suis plutôt bien sortie. Dans mon métier, la discrétion fait partie des qualités qui font de nous des gens de confiance. Mais j’avoue que, si sa femme avait des soupçons et m’appelait pour me poser des questions, je lui expliquerais que Victor a toujours des sentiments pour moi. C’est cruel mais c’est peut-être un moyen pour moi de compenser tous ses silences. Jamais je n’aurais imaginé sortir avec la personne qui peut, d’un moment à l’autre, faire en sorte de prolonger mon contrat ou, au contraire, de précipiter ma sortie. Dans mes moments plus sombres, je me dis que Victor a peut-être profité de cette situation professionnelle délicate pour jouer sur les deux tableaux. Au fond, c’est peut-être l’aspect le plus cruel de notre histoire.
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