Mon guérisseur… Mon cheval !
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Mon guérisseur… Mon cheval !
Hélène, 43 ans, a traversé un burn-out en 2018.
Après avoir suivi une thérapie classique, elle s’est tournée vers l’hippothérapie. Elle a appris à se reconnecter à elle-même, guidée par Francky, son cheval-thérapeute.
« En juin 2018, je me suis bloqué le dos pour la troisième fois. Jusqu’alors, je consultais un ostéopathe et tout rentrait dans l’ordre. Mais cette fois-ci, rien ne s’est arrangé. Je ne pouvais même plus marcher ! Mon médecin m’a mise en arrêt de travail. A l’époque, je travaillais dans les ressources humaines au sein d’une ONG. Le rythme était intense. Avec le recul, je pense que je vivais un épuisement général, tant professionnel que parental. Un médecin spécialisé dans le burn-out est venu confirmer ce diagnostic.
Pour une personne très active comme moi, accepter que mon corps ne fonctionne plus a été très difficile. En plus d’un suivi auprès d’un psychologue, il m’était conseillé de pratiquer la plaine conscience, ce qui me semblait impossible, étant donné le flot incessant de pensées qui m’assaillait. C’est à ce moment que j’ai ressenti le besoin de retourner vers les chevaux. L’équitation avait été ma passion, de mes 5 ans à mes 22 ans. J’ai cherché sur Internet « cheval, burn-out et pleine conscience » et j’ai découvert le centre Equité à Hoeilaart, qui propose des séances d’hippothérapie, une thérapie assistée par le cheval et destinée aux personnes en recherche de mieux-être, cette approche m’a parlé et j’ai débuté une thérapie à raison d’une séance par semaine.
Lors de la première séance, Géraldine, ma thérapeute, m’a proposé de faire le tour des prairies pour choisir le cheval avec lequel j’allais travailler. J’ai choisi Francky, un cheval que j’avais déjà rencontré lors d’un précédent atelier sur le burn-out. En y repensant, ce n’est pas un hasard : il était le révélateur de cette hypersensibilité que je ne soupçonnais pas encore chez moi.
Nous avons commencé un exercice simple : marcher aux côtés du cheval pour entrer en relation avec lui. Cet exercice est en réalité plus complexe qu’il n’y paraît : le cheval peut marcher loin devant, se coller à vous… Et sa réaction dépend beaucoup de ce qu’on dégage en termes d’énergie et de confiance.
Ensuite, on a laissé Francky en liberté, et là, il est parti à l’autre bout de la piste. Je me suis sentie triste et perdue. Et j’ai analysé avec ma thérapeute les mécanismes qui sous-tendaient ma réaction. Cet exercice est passionnant, car il permet de mettre des mots sur des ressentis, ce que je n’avais jamais appris à faire et qui est pourtant essentiel pour se remettre d’un burn-out.
Il faut savoir que lors de premières séances, Francky avait l’habitude de ma happer le bras, comme pour me dire : « Tu es anxieuse, cocotte, tu ne me rassures pas ! » Grâce à son comportement, j’ai dû apprendre à prendre conscience de ma respiration et à m’ancrer dans le moment présent. Car un cheval est un animal de proie, attentif à son environnement et à chaque signe subtil. Il ne se soucie pas de nos origines, de notre passé, de notre culture, mais il ressent chacune de nos émotions. Ce qui importe pour lui, c’est que l’on soit pleinement présent. C’est une grande leçon d’humilité.
Si la personne qui le guide émet des signaux de détresse, le cheval le ressent et l’exprime à sa manière.
Progressivement, j’ai dû sortir de mon mental et de mes ruminations incessantes. J’ai dû apprendre à me connecter au présent, à prêter attention à ma respiration. J’ai aussi découvert la cohérence cardiaque et j’ai pris l’habitude de la pratiquer avant chaque séance d’hippothérapie et de l’intégrer dans ma routine quotidienne.
Dès ce moment, Francky a cessé de me happer lorsqu’il était à mes côtés, simplement parce qu’il sentait que je respirais. Ce travail en séance a eu un impact sur mon quotidien et m’a appris à faire de petits checks tout au long de la journée : est-ce que je respire bien ? Suis-je en mode automatique ou suis-je connectée à mon corps et au présent ? Ce sont ces petits réflexes, entre autres, qui m’ont permis de sortir du cercle vicieux du burn-out.
Le travail monté, donc sur le cheval, est également intéressant. On se sent portée, bercée, ce qui peut évoquer le rapport à la mère et révéler certains souvenirs ou même des traumatismes. Et par ailleurs, le fait d’être bercée par son cheval procure une sensation de bien-être incroyable.
Je me souviens d’un moment particulièrement marquant : cela faisait trois mois que j’étais en thérapie et j’ai monté Francky. Ma thérapeute a alors remarqué que je ne respirais pas et m’a demandé d’en prendre conscience. J’ai paniqué. Elle a alors arrêté Francky, je me suis allongée sur lui, la tête appuyée sur sa croupe, et là… j’ai éclaté en sanglots, pendant de longues minutes.
Francky n’a pas bougé : il accueillait ce que j’avais besoin de déposer et cela m’a fait un bien fou de pouvoir m’appuyer de tout mon poids sur cet être vivant, qui acceptait cette peine sans jugement. J’ai pu commencer à travailler sur mes croyances et mes anciennes peurs sans crainte d’être jugée. Je suis quelqu’un qui porte beaucoup de choses au quotidien, d’où mon épuisement.
Cette étape a été révélatrice : le lendemain, j’ai senti que j’étais libérée et que je pouvais enfin sortir de cette année continue dont je ne m’étais jamais rendu compte. Ne plus avoir la mâchoire serrée en permanence a été une libération. Je me souviens aussi d’une séance exceptionnelle où Francky est venu se poser contre moi, front contre front.
A ce moment là, j’ai su que j’avais progressé, que mon travail personnel avançait.
Cette thérapie a été difficile, et certains jours, je me demandais pourquoi ne m’infligeais cela. Travailler avec un cheval est confrontant : c’est un être vivant qui reflète nos émotions. Il n’y a aucun moyen de les nier ou de faire semblant.
Mais les moments de grâce que l’on peut également vivre ensemble sont incroyables et nous font comprendre que cela en vaut la peine.
C’est aussi une expérience remplie de tendresse et de douceur.
Un jour, j’ai vu une annonce indiquant que le cente Equité, où je faisais ma thérapie, lançait une formation pour devenir hippothérapeute. Cala me semblait hors de portée, je me disais que ce n’était pas accessible pour des personnes comme moi. Cependant ma thérapeute m’a encouragée à suivre cette voie, qui me faisait secrètement rêver. En effet, quand j’avais 10 ans, mon plus grand rêve était de travailler avec les chevaux.
Cela fait maintenant deux ans que j’exerce ce métier fabuleux, et je trouve très enrichissant d’avoir moi-même traversé tout ce parcours pour mieux comprendre et accompagner mes clients. La boucle est bouclée ! »
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